Je n’ai jamais été du genre à tenir un journal intime, à écrire autre chose que de la fiction pour voyager dans ma tête. Et pourtant, j’en ressens un fort besoin ces derniers temps.
Peut-être parce que j’ai la sensation de me perdre et que ça m’aide à me recentrer.
Et puis, le métier d’écrivain n’est pas fait que d’encre et de papier. L’auteur est une personne et son travail est impacté par son état d’esprit.
Et je viens de comprendre que j’ai un truc à creuser sur mon écriture et le blocage que ça suscite.
Comprendre pourquoi c’est différent
Quand j’ai commencé à écrire, en 2020, tout était fluide, facile.
J’étais dans un état de flow constant, animée par mon inspiration, éveillée par tant d’idées.
Les mots coulaient dans mes veines et venaient s’échouer sur les touches de mon clavier par milliers chaque soir (2000 mots entre 22h et 2h).
Trois premiers jets en huit mois.
Des dizaines d’ébauches et résumés qui attendent leur tour.
Les choses ont bien changé depuis…
Est-ce que la passion m’a quittée ?
J’ai écrit deux autres romans depuis, donc je dirais que non. Le plaisir d’écrire est toujours là. Le plaisir de vouloir faire plaisir, rêver, est toujours là.
Les ébauches qui m’attendent me plaisent toujours et j’ai envie que ces histoires soient lues un jour.
Mais tout ce qu’il y autour a changé.
En 2020, la vie était au ralenti : plus de temps, plus de vie à notre rythme (pas de réveil, de rush, de stress, de route). Je vivais littéralement dans un cocon de soleil et d’herbes fraiches avec mes enfants. Pas étonnant que mon imagination s’est retrouvée débridée.
Quand j’ai commencé, je ne songeais pas à l’édition, j’écrivais pour moi. il n’y avait pas d’attente, pas de pression (que je me mets à moi-même) pour toucher le lecteur, le trouver.
Quand j’ai commencé, je ne savais pas que le terme “réécriture” existait… Je finissais un roman et je passais au suivant sans m’imaginer le travail colossal qu’il restait à faire ensuite.
Quand j’ai commencé, je ne songeais pas à l’autoédition, l’entrepreneur derrière l’auteur. J’écrivais et c’est tout. Mon compte insta a été créé un an après l’écriture de mon premier roman, je ne connaissais rien des coulisses de la vie d’un auteur.
Pourquoi écrire m’est difficile aujourd’hui ?
Parce qu’il ne s’agit plus que d’écrire. Il s’agit :
- de retravailler / corriger ses textes
- d’imaginer la couverture
- d’écrire la 4ème de couv
- de rester connecté avec les lecteurs
- de se tenir informé des tendances de l’édition
- d’apprendre encore et toujours pour progresser sur tous ces points.
Etre multi-casquette implique de découper son temps entre différentes tâches pour faire avancer son rêve. Et les journées ne font toujours que 24h…
Est-ce que je regrette ?
NON
Je rencontre des gens, j’apprends plein de choses, je m’amuse… Donc, je ne regrette rien de tout ce cheminement.
En revanche, je dois travailler sur deux choses :
- mon mindset lié à l’écriture
Je dois arrêter de ruminer sur mon rythme actuel que je trouve trop lent, trop décousu, trop hâché, trop… bref, tout sauf ce qu’il a pu être à un moment donné. Et sur mon cerveau qui est si… vide en ce moment.
Les choses ont changé, la vie évolue, mon âge aussi (je fatigue bien plus vite et n’arrive plus à écrire comme je veux le soir).
Plus vite je fais le deuil de ce qui a été, plus vite je trouverais et m’adapterais à ce nouveau rythme d’écriture, voire de tâches écrituresques.
- mon organisation liée au “multi-métier” d’autrice
Aujourd’hui, je n’avance pas, car je m’éparpille.
L’agenda n’est pas figé et cela nuit complètement à ma productivité devenue inexistante.
J’écris et m’interromps pour préparer un post, puis m’y remets et ensuite, je scrolle sur les RS pour interragir, voir les tendances, puis…
A vouloir tout faire, on ne fait rien.
Et c’est exactement ce qu’il m’arrive en ce moment. Maintenant que j’en ai conscience, je vais travailler sur ce point. Et poursuivre cette aventure.
La poursuivons-nous ensemble ?
A bientôt.
Nadège
